Fiction 2030 : Comment le FULL a révolutionné la compta en 2020, par Romain FROMENT

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  • Bonjour chers élèves. Merci pour votre présence, attaquons sans plus tarder ce premier cours de l’année sur cette toute nouvelle Unité d’Enseignement du DCG, la quatorzième, qu’est la Gestion de la Data. Nous allons commencer par découvrir le FULL.
  • Bonjour Madame ! Sans vouloir vous offensez, le FULL est déjà utilisé par tous les outils qu’on utilise à la piscine ! C’est la base ! On s’en fout, on veut pas savoir comment nos outils communiquent entre eux, on veut apprendre à proposer sans cesse de nouvelles valeurs ajoutées !
  • Je comprends. Dans vos piscines vous accueillez chaque jour des clients qui viennent à votre rencontre pour trouver des nouvelle solutions à leurs nouveaux problèmes. Mais comme disait Bernard Weber, il est toujours nécessaire de savoir d’où l’on vient, pour pouvoir réfléchir à où l’on va. D’ailleurs, saviez-vous qu’auparavant on appelait vos piscines des « cabinets ».
  • Euh… des cabinets, genre… des chiottes ?
  • Alors, oui et non. Vous apprendre de Littré qu’un cabinet représente en réalité une petite pièce, à l’écart. Et certaines professions libérales dont le secret professionnel était primordial ont pendant longtemps utilisé ce vocable pour désigner l’endroit où ils travaillaient : avocats, médecins, et bien évidemment les experts-comptables. Les experts-comptables ont réussi en 2022 la création et l’adoption par tous d’un langage unifié entre tous les outils qui traitent de la data. Depuis, nos clients, vos clients, ne viennent plus nous voir pour qu’on traite leur data, mais pour qu’on la comprenne avec eux et qu’on en extrait de nouveaux insights toujours plus personnalisés et créateurs de valeur. Le terme de piscine, jusqu’alors plébiscité par certaines écoles d’informatique, a été repris par les professionnels du chiffre et du droit qui ne forment aujourd’hui plus qu’une seule profession. C’est la raison pour laquelle vous avez dans vos piscines des anciens plus aguerris au consulting financier et d’autres plus à l’aise dans les plaidoiries.
  • Ah oui ! Vous allez nous parler de l’ancienne guerre de la profession du droit et de la profession du chiffre ?
  • Non, pas aujourd’hui. Mais je vous promets que nous y reviendrons. Aujourd’hui j’ai besoin que vous compreniez comment nos professions ont réussi l’impensable de l’époque : faire collaborer un océan rouge d’éditeur, grâce à la création du FULL.

    Le FULL, Financial Unified Language for Legal, a été créé par un consortium réunissant des experts-comptables et autres Chartered Public Accountants de plusieurs pays. Le 8 décembre 2020, après avoir assisté à une conférence du premier Digital CPA sur la thématique « Qu’est ce qu’on ferait si on était moins con », plusieurs experts-comptables de France, des Etats Unis, du Canada, d’Angleterre, et d’Italie se sont réunis sur une plateforme de réalité virtuelle sur Altaspace, et ont co-écrit le manifeste de l’Agibilité. Il ne s’agissait pas d’une énième norme de l’IASTruc. Non. Tout le monde se rendait à l’évidence : Il faut que la redondance des collectes d’informations et de documents s’arrête immédiatement. Nous avions tous conscience que l’ère du papyrus devait vite appartenir au passé.

    Ils y ont passé la nuit, puis se sont rendus compte que le byusforus ne leur suffisait pas. Ils ont fait appels à Alan.fr, à Doctrine, à Pappers, à Inqom, ReceiptBank. Même les patrons de Cegid et EFL, des Editions législatives les ont rejoint vers 4 heures du matin, conscients qu’ils ne pouvaient pas louper cette partie. Lors de la deuxième nuit, ils ont continué à boire leur café et d’autres les ont rejoint : des data scientist de tous bords, des représentants viseonnaires de réseaux nationaux et internationaux, quelques californiens de leurs connaissances (dont un haïtien qui a un chien hyper connu à San Francisco sur youtube ndlr).

    Ils ont travaillé ainsi par sprints de deux heures 48 heures durant, tous conscient que c’était eux maintenant et ensemble, ou les GAFAM demain. En moins de 48 heures a été pondu et publié ce manifeste, qui en première partie décrit de façon indélébile un nouveau standard de communication légale et financière : le FULL. Lequel standard a été repris et répertorié depuis par l’ANSI ainsi que la CNIL comme standard mondial de l’information et de la communication légale et financière.
  • OK Madame, mais concrètement, le FULL, il a changé quoi ? On a tous entendu parler d’histoires sombres de personnes appelées comptables ou juristes qui passaient la plupart de leur temps à recopier des données d’un support à un autre, comme les factures par exemple. Mais en quoi le FULL a pu permettre une telle transformation ?
  • Effectivement, tout le monde passait son temps à recopier, contrôler et valider des données ou synthèses de données. déclarations fiscales, états financiers, extraits de compte fournisseurs, déclarations sociales, K-BIS, PV d’AG, … Rien que la paye par exemple. Imaginez-vous qu’avant, lorsqu’un employeur et un employé se mettait d’accord sur un salaire, ayez conscience de ce qu’il se passait. L’employeur envoyait l’information à son cabinet d’expertise comptable. Qui le traitait et créait un bulletin de paye. Qui était transmis à l’employé et l’employeur. Cette donnée était transmise à l’URSSAF, et à l’Administration fiscale. Qui retransmettait la donnée à l’employeur sur son site internet, et à l’employé sur sa feuille d’impôt 1 an plus tard !

    Alors oui aujourd’hui vous êtes tranquille. C’est grâce au FULL que l’information sur votre salaire est indiquée une seule fois à un seul endroit par une seule personne, et chacun pioche cette information dans un datalake que vous utilisez tous, tous les jours, sans le savoir.

    Le FULL, comme son prédécesseur plus généralisé qu’était le Html, permet à tous les organismes, tous les éditeurs, toutes les piscines, tous les clients, d’avoir un accès instantané aux données qui leur sont confiées. C’était par ailleurs la seule manière de pouvoir répondre à 100% des MUST DO de la RGPD.

    Le FULL est un standard de communication d’informations financières et légales. Vous vous souvenez de l’EDI, du FEC et de la DSN en cours d’histoire de la comptabilité ? Bah le FULL, c’est un mixte des trois, en version Puissance 64. Il existe une colonne pour CHAQUE donnée existante dans les organisations de tous nos clients.

    Le FULL a permis une standardisation de la data de l’entreprise, de l’organisation, de l’entité. En tant que telle, elle a structurée la data. Et l’IA, si elle commençait à apprendre à gérer de la data structurée, a pu être utilisée 100 fois plus vite sur de la data structurée. C’est grâce à cela que de nombreuses tâches que vos aînés faisaient auparavant de façon manuelle sont complètement automatisées aujourd’hui.
  • Mais les éditeurs institutionnels, alors en situation de quasi monopole sur la place, n’y ont pas fait objection ?

    A la surprise de tous, ils avaient compris de longue date qu’une uniformisation de la communication de la DATA n’était pas à l’opposé de leurs intérêts. Ils rachetaient de toute façon à tour de bras des petits start-up qui leurs apportaient toujours plus de briques complémentaires, et le FULL leur permettait une intégration à une vitesse inégalée de ces nouveaux outils. Imaginez-vous une époque ou chaque outil parlait une langue différente, et où il fallait un interprète à chaque fois qu’on leur demandait de communiquer ! Tout le monde perdait son temps et son argent. Désormais, le FULL permet à quiconque de se connecter avec n’importe quel autre éditeur, mais également avec n’importe quel système d’information de n’importe quelle administration, n’avait qu’à obtenir son agrément FULL.
  • Ahhhhh on y vient ! Donc on est bien d’accord, ces 40 tarés n’ont pas bossé 48 heures sans dormir juste pour la gloire ! Ils gagnent donc de l’argent à chaque fois qu’on utilise le FULL !
  • Non, vous n’y êtes pas du tout. Le FULL est un langage de communication d’informations légales et financières, et à ce titre son utilisation se doit d’être utilisée sans faille possible. Ainsi, si son utilisation permet l’interopérabilité ultime, elle est sécurisée par un organe de contrôle qui s’assure de l’absence de failles dans son utilisation. Le Datalake quand à lui est sécurisé, pour sa partir française, par une blockchain gérée par la CDC.

    Et croyez-moi. Mais si vous saviez ce que vos aînés ont du accepter. Les imports exports à la main, un nombre d’API égal au nombre d’éditeurs qui existaient, et qui se multipliaient alors, les connexions infructueuses ou capricieuses, les établissements bancaires qui mettaient des mois voire des années à respecter un règlement européen appelé alors la DSP2, … C’était alors merveilleux et horrible à la fois.
  • Bon alors il faut les remercier les créateurs de ce FULL ! Mais c’est qui ? On peut les contacter ?
  • Non, ils ont préféré garder l’anonymat. Mais je crois savoir que l’un d’entre eux appelle encore sa piscine un « cabinet » 🙂
  • Merci Madame !
  • Ne me remerciez pas. Au taff maintenant. Vos piscines attendent de vous toujours plus de créativité et d’ingéniosité pour faire parler la data, trouver de nouvelles corrélations entre les différents insights et déceler ce qui va faire décoller vos clients. Vous savez maintenant d’où vous venez. Apprenons maintenant comment construire demain.

    NB : Cette fiction est purement inventée STOP Toute correspondance fortuite avec qui que ce soit qui bla bla bla STOP Mes propos ne sont que mes propos mais quand même on en reparle dans 10 ans de cet article 🙂 STOP Si votre société est citée dans cette fiction je vous invite à me contacter, son nom sera supprimé à première demande.

    NB numéro 2 : les commentaires ont appréciés. Les critiques positives aussi, les négatives encore plus tant qu’elles sont énoncées avec élégance 🙂

Romain FROMENT
Expert-comptable associé ACC

Article Linkedin : https://www.linkedin.com/pulse/8-septembre-2030-ue-14-du-dcg-chapitre-1-le-full-romain-froment/

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